Comme les neutrophiles, les éosinophiles font un passage rapide dans la circulation (moins d'un heure chez le chien) avec de rejoindre les tissus. Néanmoins leur durée de vie tissulaire est plus longue de 6 jours en moyenne, et dans certaines conditions ils sont capables de recirculer. Les variations sanguines ne sont pas toujours représentatives de ce qui se passe au niveau des tissus. Néanmoins leurs nombreuses fonctions en font des marqueurs importants de certaines pathologies.
Les éosinophiles sont les agents essentiels de la lutte contre les helminthes. Ils sont capables de libérer des toxines et des enzymes hydrolytiques directement au contact du tégument des helminthes. Un mécanisme similaire est sans doute impliqué dans la lyse de certaines cellules tumorales par les éosinophiles. Ces mécanismes ne sont pas encore élucidés.
En revanche, le pouvoir phagocytaire des éosinophiles est limité essentiellement aux complexes immuns; ils possèdent une médiocre activité anti-bactérienne.
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L'éosinophile s'apprécie, une fois encore, en nombre absolu avec les seuils suivants :
Chien |
Chat |
|
Eosinophilie | 1300 |
1500 |
Eosinophilie sévère | 5000 |
5000 |
3.1.1. Eosinophilies d'origine parasitaire.
Ce sont les plus fréquentes et elle sont souvent sévères. Principalement ce sont les helminthes tissulaires qui sont incriminés :
Secondairement on retiendra :
3.1.2. Eosinophilies d'origine inflammatoire.
Elles ne sont pas toujours spécifiques d'une hypersensibilité, surtout chez le chat. Elles se rencontrent aussi pour des inflammations non allergiques. Certains organes sont particulièrement riches en mastocytes et ils constituent par conséquent des sites privilégiés d'activité des éosinophiles (poumon, tube digestif, peau).
Elles peuvent être sévères dans le cas d'atteintes :
Elles sont souvent plus modérées pour les:
3.1.3. Eosinophilies paranéoplasiques.
Elles peuvent être sévères dans le cas de :
Elles sont moins systématiques dans le cas de :
3.1.4. Le syndrome d'hyper-éosinophilie.
Dans ces cas rares, l'éosinophilie est très sévère et conduit à une infiltration des organes, notamment le poumon, léthale à moyen terme. Il est en général très difficile de différencier le syndrome d'hyper-éosinophilie vrai d'une leucémie éosinophilique.
Le traitement à base de corticoïdes devient très rapidement inefficace à cause d'une sécrétion massive d'IL-5 qui permet aux éosinophiles d'échapper à l'apoptose induite par les corticoïdes.
L'éosinopénie est difficile à objectiver, puisque les normes inférieures en éosinophiles sont nulles. Elles sont liés à des activités anormales des corticoïdes et des catécholamines: